La percussion n’est pas un instrument, mais un multi instrument, expression d’un monde où le sacré se mêle au profane, le savant au populaire et où les principes d’une lutherie du bois, de la pierre, de la peau, du fer comme des alliages les plus précieux participent d’un rituel du sonore qui au delà des cultures, structure l’espace (de la nature comme de la salle de concert) et le temps (celui de la journée de l’homme comme celui de l’éternité du divin).
Le principe même du gamelan, dans sa conception et sa pratique, est l’expression même d’une micro société où chacun a sa juste place.
Écrire pour ce monde ou une partie de ce monde, ce qui ici est mon choix, est seulement tenter – à partir d’une immersion dans la tradition orale qui le construit – d’en proposer une autre structuration de l’espace et donc de la perception d’un autre déroulement du temps.
C’est que l’on ne passe pas d’un rituel social et sacré ou culture et vie ne font qu’un à celui d’une salle de concert, naïvement animés par le seul désir d’une translation des mondes.
Par le sonore, l’élément qui nous lie, il faut repenser les fonctions, l’espace, le rapport à la durée.
Il faut re-composer.