Commandité par la ville de Saint Maximin la Sainte Baume et la Fondation Francis et Mica Salabert, ce livre d’orgue comprend six pièces, toutes dédiées à la « Présence » de Jean Boyer avec lequel j’ai beaucoup collaboré.
L’imaginaire de Jean Boyer était empreint de l’œuvre peint de Ruysdael où le vent, les cieux troublés de l’hiver, les halos indécis de lumière qui baignent les paysages imaginaires incitent à une rêverie sur l’espace, mais habité aussi des écrits de Goethe, de Rilke, de Thomas Mann.
Au-delà de leur intitulé, chacune des six pièces de ce livre d’orgue, est avant tout création d’espaces sonores, édification d’une architecture invisible et pas seulement soumise au flux du temps.
L’instrument Orgue, « Sculpture de bois et de métal », architecture dans l’architecture, semble le plus pur symbole de cette correspondance intime entre le son et l’espace.
Tout autant que les mots, note Rilke – et c’est cela qui fascinait Jean Boyer – la musique peut faire « l’ouïe spacieuse ».