Les changements des dynamiques culturelles
Die Dynamik kulturellen Wandels
Articles sur les relations jazz/musique contemporaine
Ecriture, improvisation, composition, quel(s) enseignement(s)
Ce texte en français, relevé d’une conférence donnée le 17 octobre 2013 à l’université de Toulouse le Mirail dans le cadre du colloque international « jazz et musique contemporaine », est publié dans la revue consignant les actes du colloque, revue éditée par les presses Universitaires de l’université de Toulouse II Jean Jaurès.
Jazz und zeitgenoessische Musik : Schrieben – Improvisieren – Komponieren
Cet article en langue allemande est inséré dans la revue IKI Hamburg parue le 13 octobre 2013.
Référence : Schriften des Instituts für Kulturelle Innovationsforschung an der Hochschule für Musik und Theater Hamburg
Bd. 2, 2013, 440 S., 44.90 EUR, br., ISBN 978-3-643-12366-4
Henry FOURÈS « Journal improvisé, fragments d’interprétation » dans la revue Marsyas N°XXI, Direction de publication et éditoriale, édition Cité de la musique, Paris.
Henry FOURÈS, « Le territoire de l’autre » article dans « Composer le monde », transculturalité en oeuvres, édition Festival des 38èmes rugissants (2014)
Henry FOURÈS, « Ce qu’a vu le Cers et À la recherche du rythme perdu, deux collaborations avec le compositeur Luc Ferrari » dans la revue Filigrane n° 8 : Jazz, musiques improvisées et écritures contemporaines : convergences et antinomies, éditions Delatour, France (2008)
Henry FOURÈS, éditorial de « L’atelier du temps », dans Vers une sémiotique du temps dans les arts, actes du colloque: co-édition Ircam-Delatour (décembre 2005)
Henry FOURÈS : « La formation des compositeurs, leur insertion professionnelle, les liens avec les structures de production ». Commande du ministère français de la culture et de la communication (Janvier 2011) 132 p.
Consultable sur les sites IKI ; Institut für Kulturelle Innovationsforschung, Hamburg du CDMC Centre de documentation de la musique contemporaine, Paris et de la Cité de la musique, Paris.
Revue Vibrations 1988 interview par Antoine Henion
Henry FOURÈS, « 1967-1997, 30 ans d’enseignement de la musique en France », N° hors-série, revue MARSYAS, Direction de publication et éditoriale, édition Cité de la musique, Paris (1997)
Henry FOURÈS, « La musique d’aujourd’hui ou la rencontre des écritures », Passages Public(s) actes du colloque: Points de vue sur la médiation artistique et culturelle, édition ARSEC France (1995)
Alain SURRANS, Le compositeur dans l’arène.
P. Dusapin, L. Ferrari, H. Fourès, D. Levaillant, M. Monnet, M. Reverdy, A. Savouret.
Les compositeurs témoignent du rôle du compositeur dans la vie musicale. Ministère de la Culture, Service de la Communication (1994)
In memoriam Georges Boeuf
Cher Georges
Je pourrais interroger ma mémoire, sur un temps de vie propice à un « présent » commun, partagé, cédant à la tentation d’en lister avec le recul, les éléments les plus marquants.
Il me semble pourtant que « Ce qu’il reste », pour reprendre la belle formule de Pierre Sansot, se rapporte plus à un fort sentiment de présence qu’à une succession de souvenirs.
Ce que ton engagement de vie, l’expression d’une intuition et action généreuses, participent de ce sentiment de don et « ce qu’il reste » en héritage, ne peuvent trouver de traduction dans aucun des inventaires, si foisonnants soient-il, d’un curriculum vitae.
Les hommages sont nombreux qui témoignent de ton goût pour l’inattendu.
Celui de Michaël Dian, qui fut ton élève et in fine ton commanditaire éclairé – faisant de cette proposition qui a provoqué la rencontre avec cette nouvelle de Giono « L’homme qui plantait de arbres » un symbole de vie – est l’un des plus justes, dans la traduction de ce qui t’a sans cesse animé : « un conte moral sur l’action opiniâtre et silencieuse d’un homme. »
Nous nous sommes connus très tôt, bien sûr lors de mes visites au conservatoire, puis au GMEM. L’amitié partagée avec Pierre Barbizet, mais aussi Guy Longnon et Marcel Frémiot, jointe à la fonction que j’occupais alors au ministère de la culture comme responsable de l’enseignement puis de la création m’amenait souvent à Marseille.
Ainsi s’est dessiné sur ces très nombreuses années à l’expérimentation joyeuse, un compagnonnage fertile et respectueux fait de l’ineffable d’une complicité toute méditerranéenne entre l’Occitan et le Provençal. A deux reprises je crois, tu m’avais alors invité dans ton festival comme pianiste pour un récital, puis compositeur avec l’orchestre de l’opéra.
Tu as compris très tôt que « composer à Marseille », comme tu me l’avais évoqué un fois est aussi composer avec Marseille, son éclectisme, la prolixité de ses cultures, le goût de la langue, la mer alliée avec le soleil, la palette cubiste des couleurs, la pensée enfin, qui comme le vent, va où elle veut. C’est certes être lié à un espace mais universel, parce que situé. C’est là, la force et le paradoxe de ta singularité qui à la fois embrasse et est embrassée par ce qui l’a généré et la distingue.
Tu auras fait œuvre avec ta musique mais ce qui est peut-être plus précieux encore, avec ta vie.
Ton engagement dans la co-fondation du GMEM dont tu seras un temps le directeur puis le président du Conseil d’administration quand tout était à inventer – joint à celui de professeur de composition, qui marquera une génération d’étudiants dont certains, à ton image, sur des aires professionnelles fort diverses – a ensemencé durablement un monde qui ne se réduit pas au seul espace du musical. Ta collaboration fructueuse à l’oeuvre de René Allio pour lequel tu as écrit et réalisé cinq partitions qui participent pleinement de son esthétique de cinéaste en témoigne parmi bien d’autres, dont bien sûr, la littérature et le théâtre.
Tu as éveillé des consciences, en a « « accompagné » un grand nombre , créé les lieux propices aux rencontres, toujours trouvé par une inlassable disponibilité le temps nécessaire – même quand tu n’en avais pas – pour écouter l’autre, saisir ce qui l’animait, l’accompagner dans cet accomplissement de l’incertain que tout créateur se doit à la fois de craindre et de chérir.
Tu as su Georges, faire ce chemin si ardu vers l’essentiel, ce « travail de culture », avec ce merveilleux souci de vouloir, en pleine conscience de soi, transformer par ton œuvre mais aussi celui que tu étais, un sentiment d’intranquilité en un sentiment d’humanité.