« Un bel éclair qui durerait »

Quintet pour quatuor à cordes et percussion augmentée

Commande de l’IRCAM Centre Georges Pompidou 2020/21

Dans les catalogues d’édition de ces trente dernières années, l’on trouvera difficilement des œuvres en quintette, assemblant la percussion au quatuor à cordes.

C’est que les questions posées par ce dispositif sont nombreuses, tenant aussi bien à la nature du projet, qu’au type de structuration formelle qu’il induit et qui s’y rattache, comme au choix des diverses stratégies d’écriture à mettre en œuvre.

Le quatuor à cordes est un dispositif instrumental à la fois « culturel » et « symbolique », où chacun peut immédiatement se situer. En regard, la percussion peut alors apparaitre comme « un Monoèdre », un monde inversé, proposant une infinité de dispositifs. (ici, phonolithes, lames de bois, balafon, pédale charleston, bambous, bols tibétains, tambours de bois, de métal…)
Dès le début de la conception du projet, il m’a semblé que l’écriture se devait d’abdiquer une part de son pouvoir de contrôle, cédant la « maîtrise » aux ambiguïtés anadyomènes que la transformation en temps réel des sons percussifs pouvait entretenir avec la quatuor.
Un peu comme si l’on peignait sur de la peinture humide en train de sécher, pour mieux saisir la vitalité et exalter la matière dans sa contingence insubstantielle, dans l’immédiateté de sa réalisation.