Einar Schleef Henry Fourès
Gertrud, un livre et un CD…
Edition Le ver à Soie
Deux artistes, réunis pour cette parution d’un texte inédit en français, en un « monologue pour choeur de femmes », création musicale pour 6 comédiennes et instruments.
Sortie novembre 2016
Artiste de génie, totalement méconnu en France, créateur culte en Allemagne, Einar Schleef était, en tant que poète et homme de théâtre, la personne la plus exceptionnelle que j’ai connue. Il n’y a eu que deux génies en Allemagne après la guerre, à l’Ouest, Fassbinder, à l’Est, Schleef.
Elfriede Jelinek (Prix Nobel de Littérature)
Einar Schleef appartient aux quelques êtres humains qu’il m’arrive d’envier. Son talent lui vient du règne des mères, qui est règne des nécessités. Ses travaux dans les divers domaines de l’art font toujours sauter le cadre et, dans tous les cas, mettent l’art – où ce que l’on entend sous ce terme – en question. Ils appartiennent à la matière dont sont faits les rêves du siècle, ses cauchemars aussi. Son théâtre crée un nouvel espace, entre Eschyle et la culture pop, qui fait du choeur son protagoniste parce qu’il n’accepte pas la naissance du protagoniste dans la soumission de la femme. La première qualité de sa littérature est la renaissance du conteur dans l’esprit de la langue – qui est d’abord le parler, un affront contre la « littérature », contre l’écriture. Il sait avec Kafka que l’art est une affaire du peuple. Parmi les morts, c’est Kleist qui lui est le plus proche – un poète sans peuple.
Heiner Müller